Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


J'accuse ! Par Amin Zaoui

Publié par The Algerian Speaker sur 24 Août 2015, 11:38am

Catégories : #DEBATS A BATONS ROMPUS(hiwar bila houdoud)

J'accuse ! Par Amin Zaoui

J’accuse ces maîtres du commerce religieux juteux ! Intellectuel et syndicaliste tunisien éclairé, Tahar Haddad (1899-1935) est un défenseur farouche des droits civils de la femme en Tunisie et dans le monde arabo-musulman. Et parce qu’avec respect et plaisir j’ai lu, et je continue toujours à relire Notre femme, la législation islamique et la société paru en 1930, ouvrage phare et exceptionnel de Tahar Haddad: j’accuse. Parce que j’aime la poésie d’Abou El Kacem Chabbi (1909-1934), écrivain tunisien rebelle dans un discours en fraîcheur et transparence, défenseur sans ménage de la liberté des peuples opprimés : j’accuse. Parce que je respecte beaucoup l’érudit el alama Mohamed El Fadhel Ben Achour (1909-1970), penseur libre, homme d’el ijtihad. Et parce qu’il est le seul religieux qui a défendu le Code du statut personnel (CSP) en le définissant comme étant un impératif des temps modernes : j’accuse. Parce que j’ai une grande estimation pour le Président Habib Bourguiba, un homme d’État courageux, visionnaire et hors du commun : j’accuse. Parce que j’aime la Tunisie : j’accuse. J’accuse ce charlatan, prêcheur syrien, un chamelier wahhabiste qui a osé attaquer la femme tunisienne, produit de toute cette lumière. Le charlatan religieux s’appelle Mohamed Saklah al Monjed, résidant en Arabie Saoudite. Les charlatans, eux aussi ont leurs noms, et avant tout ils ont leurs écrans. Ce Monjed vient d’émettre une fatwa, sans précédent, unique dans toute l’histoire de l’Islam et des foukahas islamiques. Nous sommes dans le temps des fatwas, qui ne cessent de tomber en averse sur les têtes des femmes, d’un ciel haineux ! Ce prêcheur prénommé Al Monjed a déclaré dans sa fatwa ce qui suit : il est illicite, haram, aux musulmans de se marier avec les femmes tunisiennes ! Mais pourquoi ce cheikh interdit-t-il ce mariage ? Tout simplement parce que la femme tunisienne est bavarde ! Que signifie-t-il le mot “bavarder” dans la langue sainte de ce cheikh ? Être bavarde, au sens féminin, c’est réclamer ses droits. Pourquoi ce cheikh interdit-il le mariage avec la Tunisienne ? Encore, tout simplement parce que la Tunisienne pose des conditions inacceptables par le musulman. Mais, mon Dieu, quelles sont ces conditions inacceptables par le musulman, aux yeux de ce cheikh ? Tout simplement, cette femme est égarée, elle soutient le droit à l’avortement et à l’adoption. Elle est contre la polygamie, droit divin pour l’homme musulman. En somme, ce cheikh a lancé sa fatwa à l’encontre de la femme tunisienne, arrière-petite-fille de cheikh Mohamed El Fadhel Ben Achour parce qu’elle est athée, parce qu’elle n’a pas rejeté le CPS qui défend la citoyenneté et la modernité. Il ne faut pas, plutôt c’est haram, de se marier avec la femme tunisienne, arrière-petite-fille de Tahar Haddad, parce qu’elle fête les anniversaires !! C’est illicite de se marier avec une femme tunisienne, arrière-petite-fille du penseur Mohamed Talbi, parce qu’elle fête les nouvel-ans !! Cher ami Abelwahab Meddeb (1946-2014), toi fils de Tunis, amoureux des maîtres soufis El Bistami, Sohrawardi et Ibn Arabi, militant des droits des femmes, depuis l’au-delà, tu nous regardes, triste, en ce temps maussade, tu nous recommande la lecture, ou la relecture, de ton livre : La maladie de l’Islam 2002. Pour faire barrage à la modernité, à la citoyenneté, pour rendre leur commerce religieux plus juteux, les charlatans salafistes n’arrêtent pas de multiplier leurs attaques, en forme de fatwas, à l’encontre des faiseurs de lumière, les créateurs du bonheur : la femme, les écrivains et les artistes.

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